Partí e 11. Livre XVí. 27 les autres voudroient faire. C'efl: une veri- 1594té conílante , que ce Monarque n'a point eu d'égal pour Tattention, la vigiiance, le travail foutenu fur toute chofe ; il ne formoic point de deflein, qu'il ne roulát longtems dans fa tete les moyens de réuffir, qu'il n'examinát pluíieurs fois toutes les conféquences , toutes les difficultez de i'entrepriíe. Malgré cette profonde fageííe , il laiííbic prendre Tempire á la paffion iramodérée qui le dévoroit de fe faire une Monarchie beaucoup plus étenduc, je ne dis pas' qu'aucun Prince de fon tems, mais encoré que tous les Souverains de i'univers euííent^ jamáis poflédée. Cette ambition fans bornes luí fut fatale, elle le plongeadans un cabos de projets, fuivis d'un defordre, d'une confuíion, dont toute fon expériencej toute fa capacité ne purent le faire fortir. Et il fe lailfoit tellement aveuglcr par la fureur d'^fi fujettir le Monde entier, que dans-des conjondures de la derniére conféquence pour fa gloire & fon repos, il prenoit toujours le parti le plus propre á le ruíner, á confondre fa prudence, uniquement parce que ce parti lui préfentoit le chemin qui conduifoit á cette énorme grandeur , oú tendoicnt toutes fes vues , toufes fes démarches. II eut toujours la pcnfée de fe rendre mai-Son .alpbi* tre abfolu du Portugal, de la France, & deS. ^ l'Angleterre , ou du moins de réduire ees Etats fous fa dépendance, & le deíir deten<. ter la conquéte de ees derniers Royaumes s'accrut , auífitót qu'il fe vit poíTeíTeur de la Couronne de Portugal. En eíFet une augmentation aufíi confidérable de forces 6e B 2 de